
JEAN-PIERRE FORMICA
AUX ALYSCAMPS ET À LA GALERIE REGALA À ARLES DURANT TOUT L’ÉTÉ 2025
Les Alyscamps 4 juillet au 30 septembre 2025.
Jean-Pierre Formica est l’invité d’honneur de la célèbre nécropole romaine des Alyscamps à Arles.
Le site historique des Alyscamps à Arles accueillera l’exposition Panta Rhei de Jean-Pierre Formica, une intervention artistique singulière et profondément poétique qui célèbre la nature fondamentale de l’impermanence et du flux ininterrompu de la vie.
À travers une oeuvre pluridisciplinaire – peinture, dessin, sculptures de sel, céramique et bronze – l’artiste propose une archéologie contemporaine, une exploration poétique de la mémoire d’un monde en perpétuel recommencement. Lyrisé par les écrivains et les peintres, de Van Gogh à Lee Ufan, la nécropole des Alyscamps est traditionnellement perçue comme un lieu de recueillement. Jean-Pierre Formica investit avec respect ce lieu ancestral
où la mémoire n’est pas une réminiscence figée du passé, mais une force vivante, dynamique et résiliente.
L’artiste transforme le sel, le bronze, la terre pour faire surgir des formes empreintes d’une vibration presque palpable, comme si les siècles eux-mêmes avaient conservé en eux la mémoire vivante des hommes qui les ont traversés. On retrouve dans cette exposition la synthèse du graveur, du peintre et du sculpteur qu’est Jean Pierre Formica.
La richesse de l’histoire des Alyscamps et l’univers artistique prolifique de Formica entrent en résonnance dans un lieu où passé et présent se rejoignent dans un éternel recommencement pour une réflexion intime sur la mémoire, la vie et l’art.
« Au commencement tout est là, dans l’attente d’être révélé par l’expérience du monde : les éléments, leurs affinités,
les matières, leurs cycles et la lumière. Passer le seuil des Alyscamps, c’est entrer comme au Temple, traversant les voiles de l’invisible, on y pénètre le mystère, découvrant l’étendue d’une antique mémoire. La texture des lieux est faite de toutes ces existences arrivées ici à la poursuite de leur propre odyssée ou pour achever leur quête. Toutes sont là, gisantes, résidentes, entremêlées, fusionnées. Des existences humaines, des présences végétales, des pierres et des limons mariés aux vides et au silence.
En suivant la trame et la chaîne des toiles sur le seuil du chemin, nous aussi allons tisser l’étoffe de ces destins entrecroisés parmi l’amoncellement de l’histoire, les intrications des ruines et des cadavres qui constituent la profondeur de cette voie.
C’est là que Jean-Pierre Formica propose d’explorer l’espace, l’épaisseur des transformations, nous invite à ramener vers la surface cette mémoire stratifiée. L’artiste nous embarque dans un voyage depuis les sarcophages prestigieux dans l’Europe entière jusqu’au cœur, simplement, des matières de nos vies. »
Matthieu Bameule
Galerie Regala
En parallèle, la Galerie Regala se mue en réserve d’archéologies contemporaines pour accueillir les sculptures et les dessins de jour de l’artiste, ses « Rituels », des sortes de panthéoglyphes façonnés jour après jour, comme des respirations sensibles au milieu de son travail d’atelier et de grandes oeuvres.
« Dans le monde foisonnant de Jean-Pierre Formica, il y a le verbe. Les mots qui coulent et roucoulent comme un torrent d’idées, de références, d’inspirations. »
« Ce flux ininterrompu de vie et d’envies est l’incarnation même du πἀντα ρεῖ – Panta Rhei – cher à Héraclite. L’acceptation d’un univers en perpétuel mouvement, la reconnaissance de l’impermanence fondamentale de la vie. »
« La prolixité de l’oeuvre de Formica résonne en écho à cette impermanence. Si le dessin est toujours resté son maître absolu, les années l’ont vu se plonger avec fougue tantôt dans la peinture, le bronze, le collage, la gravure, la céramique… Chaque oeuvre s’inscrit dans une série généreuse, démultipliée, obsessionnelle. Aucun geste n’est isolé. Ce processus itératif, l’artiste ne le vit pas comme une répétition. Les grands ensembles de peintures, de sculptures, de papiers révélés, nés de différentes périodes, forment un tout qui reflète un rapport au temps et à l’espace, à la mémoire – celle des hommes et celle des lieux. Il parle de « sédimentation », d’« archéologie contemporaine ». C’est dire combien il se sent infime dans une universalité, une humanité nourrie de ses civilisations et avançant, résiliente, vers son devenir. »
Florence Reckinger Taddeï